Citation de Pablo Neruda

vendredi 26 octobre 2012

CALLIGRAMME


Le calligramme, formé de beauté et de lettres, est le nom de l'acte poétique par lequel Apollinaire entend faire un pas décisif vers la « synthèse des arts, de la musique, de la peinture, de la littérature ». 
Mieux que l'« idéogramme lyrique », ce nom rappelle la tradition hellénique de la poésie figurative dont l'invention est attribuée à Simmias de Rhodes (~ IVe s.). Chez lui, comme chez Théocrite ou Rabelais, la longueur des vers varie de façon à décrire le volume et les silhouettes d'un objet (de culte), comme l'œuf, la syrinx ou la « Dive Bouteille ». Cet objet représenté constitue le sujet des poèmes rhopaliques (du nom grec de la massue dont la forme peut être imitée). Cependant, le mot et l'image ne se superposent pas chez Apollinaire : ils forment une nouvelle entité.

Cette prouesse est déjà réalisée par Raban Maur (780 env.-856). Sa technique consiste à attribuer au texte linéaire originel deux dimensions supplémentaires par la mise en valeur picturale d'un îlot de significations s'inscrivant dans une surface qui dessine la silhouette de l'objet - église, crucifix, aigle - évoqué. L'unité de la page, respectée jusqu'à Mallarmé, éclatera avec celui-ci, les différents caractères typographiques soulignant la présence des textes virtuels qui s'emboîtent dans Un coup de dé. Loin d'être « harmonie imitative », proscrite par Apollinaire, ce texte ouvre la voie à la poésie concrète et spatiale pratiquée, avant l'heure, par Christian Morgenstern, dans une page des Chants du gibet (1905), Fisches Nachtgesang (Chant nocturne du poisson) :
  

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mardi 16 octobre 2012

« DEBEN SER LOS GORILAS, DEBEN SER »


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« DEBEN SER LOS GORILAS, DEBEN SER »
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« DEBEN SER LOS GORILAS » (ÇA  DOIT ÊTRE LES GORILLES). BAIÓN (LE BAION, RYTHME D'ORIGINE BRÉSILIENNE, APPARU DANS LES ANNÉES 1950) D'ALDO CAMMAROTTA, ARMANDO LIBRETO [PSEUDONYME DE DÉLFOR DICÁSOLO] ET NÉSTOR D'ALESANDRO. ORCHESTRE DE FELICIANO BRUNELLI, ROBERT MORALES AU CHANT, DISQUE ENREGISTRÉ EN 1955 PAR LA COMPAGNIE DE DISQUES RCA. CE SUJET A SURGI DANS LE PROGRAMME RADIOPHONIQUE « LA REVISTA DISLOCADA » (LA REVUE DISLOQUÉE), ET C'EST L'ACTE DE BAPTÊME DU MOT « GORILA » (GORILLE) EN ARGENTINE, COMME SYNONYME DES PUTSCHISTES MILITAIRES DE 1955, ET PAR LA SUITE DE N'IMPORTE QUEL ANTIPÉRONISTE RÉCALCITRANT.

                                            

vendredi 12 octobre 2012

« GORILLE »

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ARGENTINE : LE 16 SEPTEMBRE 1955 LE COUP D'ÉTAT  « GORILLE », RENVERSE LE GOUVERNEMENT DÉMOCRATIQUEMENT ÉLU  DE JUAN PERÓN.  AU CENTRE, L'AMIRAL ISAAC ROJAS ET GÉNÉRAL PEDRO EUGENIO ARAMBURU. PHOTO 1956, ARCHIVE GRAPHIQUE DU JOURNAL LA NACIÓN.

À l'origine « Gorila » Gorille ), est une dénomination de la politique interne argentine, utilisée historiquement pour désigner d'une manière méprisante les opposants au péronisme (gouvernements du général Juan Domingo Perón). Au fil du temps, l'expression s'est étendue à d'autres pays de l'Amérique latine, comme synonyme de « réactionnaire de droite ». 

 Voir : « Deben ser los gorilas, deben ser »


  • La sortie des « gorilles » de leurs casernes — quand bien même les parlementaires auraient désigné leur président, M. Roberto Micheletti, nouveau chef de l’Etat — rappelle par trop les heures les plus sombres de l’Amérique latine.  (Le Monde Diplomatique,  par Maurice Lemoine, mercredi 1er juillet 2009).

mardi 9 octobre 2012

TRISTEZA EN LA MUERTE DE UN HÉROE

« LE CORPS DU CHE PRÉSENTÉ À LA PRESSE », PHOTO FREDDY ALBORTA 1967

Los que vivimos esta historia,
esta muerte y resurrección
de nuestra esperanza enlutada,
los que escogimos el combate
y vimos crecer las banderas,
supimos que los más callados
fueron nuestros únicos héroes
y que después de las victorias
llegaron los vociferantes
llena la boca de jactancia
y de proezas salivares.

El pueblo movió la cabeza:
y volvió el héroe a su silencio.
Pero el silencio se enlutó
hasta ahogarnos en el luto
cuando moría en las montañas
el fuego ilustre de Guevara.

El comandante terminó
asesinado en un barranco.

Nadie dijo esta boca es mía.
Nadie lloró en los pueblos indios.
Nadie subió a los campanarios.
Nadie levantó los fusiles,
y cobraron la recompensa
aquellos que vino a salvar
el comandante asesinado.

¿ Qué pasó, medita el contrito,
con estos acontecimientos?

Y no se dice la verdad
pero se cubre con papel
esta desdicha de metal.
Recién se abría el derrotero
y cuando llegó la derrota
fue como un hacha que cayó
en la cisterna del silencio.

Bolivia volvió a su rencor,
a sus oxidados gorilas,
a su miseria intransigente,
y como brujos asustados
los sargentos de la deshonra,
los generalitos del crimen,
escondieron con eficiencia
el cadáver del guerrillero
como si el muerto los quemara.

La selva amarga se tragó
los movimientos, los caminos,
y donde pasaron los pies
de la milicia exterminada
hoy las lianas aconsejaron
una voz verde de raíces
y el ciervo salvaje volvió
al follaje sin estampidos.


Pablo Neruda dans Fin de Mundo,  De « Arte de Pájaros » a « El mar y las campanas ». 1966-1973,  (Obras completas, tomo III) page 424-426 Edición de Hernán Loyola. Galaxia Gutemberg, Barcelona, 2000.