Citation de Pablo Neruda

jeudi 26 novembre 2015

LA MORT DE PABLO NERUDA, AU CŒUR D'UN NOUVELLE BIOGRAPHIE

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PORTRAIT DE PABLO NERUDA JEUNE PAR SERGIO ALBIAC 

Une déclaration officielle admet désormais que le poète a pu être assassiné – thèse que soutient depuis longtemps l’homme qui fut son chauffeur, depuis 2013.

Douze jours à peine après le coup d’État qui a mis Augusto Pinochet au pouvoir, en 1973, Pablo Neruda décédait, dans un hôpital de la capitale. Son chauffeur a maintenu que Pablo se plaignait de douleurs à l’estomac, après avoir reçu une injection. Si la cause de la mort, officiellement, est un cancer de la prostate, la disparition des registres de l’hôpital entretient un climat de suspicion.

Les examens se sont succédé, mais, à chaque fois, les preuves ne sont pas suffisamment manifestes pour conclure à un empoisonnement. 

C’est dans ce contexte que l’ouvrage de Mario Amoros arrive donc. « Cette biographie apporte de nouveaux documents inédits et des témoignages, qui aident à reconstituer les derniers jours du poète », assure-t-il. Attendu que les documents médicaux ont disparu, il serait fabuleux d’avoir remis la main dessus. Mais le journaliste n’en parle pas spécifiquement.

« Dans les prochains mois, la justice chilienne et les équipes scientifiques internationales vont nous dire si, comme l’a en effet dénoncé son chauffeur, Neruda a été assassiné par les agents de Pinochet, ou s’il est mort de causes naturelles », assure l’écrivain. Écrivain d’ampleur mondiale, engagé politiquement, et partisan du président Salvador Allende, qu’a renversé Pinochet, Neruda était certainement gênant, rapporte l'agence EFE.

L’écrivain envisage assez facilement la thèse de l’assassinat, mais prêche la prudence. Dans son ouvrage, on retrouve notamment le témoignage d’une employée auxiliaire, qui avait assisté le poète dans ses derniers jours, Adriana Soto. Selon l’infirmière, l’injection qui aurait été mortelle pour Neruda et dont on a longtemps cru qu’elle contenait du poison n’aurait en réalité contenue... que de l’air. Et cette seringue aurait été confiée par les médecins alors présents dans l'hôpital.

Une injection qui n’en reste pas moins mortelle, si passée directement dans les veines. De quoi conforter la thèse du meurtre politique, et qui recoupée avec les déclarations d’un ancien diplomate suédois alors en poste au Chili, alimente le doute.

« Lors de notre visite, il se préparait de la meilleure manière possible, et dans les deux jours qui arrivaient, il allait se rendre au Mexique. Il y ferait une déclaration condamnant publiquement le régime militaire », peut-on lire dans un document daté du 23 septembre, découvert aux Archives nationales de Suède. La rencontre avait eu lieu quelques heures avant le décès du poète. 

Le doute court toujours, mais les soupçons pèsent de plus en plus lourd.

vendredi 13 novembre 2015

PABLO NERUDA ASSASSINÉ ? NOUVELLES ANALYSES PAR DES EXPERTS INTERNATIONAUX

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LES EXPERTS DU SERVICE MÉDICO-LÉGAL CHILIEN DÉTERRENT LES RESTES DU POÈTE CHILIEN PABLO NERUDA POUR ÉLUCIDER LES CIRCONSTANCES DE SA MORT (7 AVRIL 2013)


Après une longue bataille judiciaire, l'exhumation des restes de Pablo Neruda avait eu lieu en 2013 à Isla Negra, sur la côte centrale du Chili, dernier lieu de résidence du poète, où il était enterré. Depuis, les analyses se succèdent, sans apporter de réponse définitive.


La signature du chimiste de la police secrète

Dans les prochains jours, ses restes seront envoyés à un groupe international de 13 experts, qui tenteront à nouveau de déterminer ce qui a tué cet écrivain communiste, engagé, diplomate et éternel amoureux, lauréat en 1971 du prix Nobel de littérature. En octobre, ces spécialistes chiliens, espagnols, américains, canadiens et danois se sont réunis pendant huit jours pour analyser le rapport du dernier examen effectué, en mai par une équipe espagnole, qui avait révélé la présence massive de bactéries, des staphylocoques dorés.

Ces dernières "étaient l'élément utilisé habituellement par Eugenio Berrios (le chimiste de la police secrète de Pinochet, chargé de concevoir des armes chimiques, ndlr) et cette souche en particulier ne fait pas partie de celles ayant pu exister à cette époque à l'hôpital" de Santiago où se trouvait Neruda, affirme l'avocat du Parti communiste, Eduardo Contreras. "Des laboratoires de plusieurs pays doivent maintenant déterminer l'ADN de ce staphylocoque doré pour vérifier s'il résulte d'une contamination au moment d'exhumer et de manipuler les restes ou au contraire, comme on le présume, s'il s'agissait d'une substance préparée spécialement pour assassiner Neruda", ajoute-t-il. Les résultats seront connus en mars 2016.

"Je pars au Mexique, camarade, et là-bas je vais demander l'aide du monde pour faire tomber Pinochet"

L'hypothèse d'un assassinat du poète est apparue en 2011, après les révélations de Manuel Araya, qui était à la fois le chauffeur et l'assistant personnel de Pablo Neruda, sur la mystérieuse injection. "Neruda a été assassiné", affirmait M. Araya à l'AFP en 2013. Une enquête judiciaire avait alors été ouverte, tandis que d'autres témoignages venaient semer le doute en assurant que Pablo Neruda était en forme jusqu'à la fameuse injection, et qu'un avion fourni par le gouvernement mexicain l'attendait justement pour le transporter au Mexique et y jouer le rôle de chef de l'opposition.
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PABLO NERUDA ET SON ÉPOUSE SUR LA PLACE ROUGE DE MOSCOU EN 1972.

"Neruda m'avait dit : je pars au Mexique, camarade, et là-bas je vais demander l'aide du monde pour faire tomber Pinochet. En trois mois je vais le faire chuter. Je vais demander l'aide des gouvernements, des intellectuels", a raconté Manuel Araya.

La mort en 1982, dans la même clinique, de l'ex-président Eduardo Frei (1964-1970), venu pour une opération de routine et qui pourrait avoir été empoisonné, a renforcé la thèse d'un assassinat de Neruda. Mais, même si les technologies sont beaucoup plus avancées aujourd'hui, le temps a passé et les conditions dans lesquelles le corps avait été enterré - en bordure de mer - pourraient empêcher de jamais connaître les causes de sa mort.
Assassinat "hautement probable", a reconnu le gouvernement chilien

"L'idée d'une participation de tiers (à son décès) est plus que prouvée, mais on pourrait arriver au paradoxe qu'en dépit de l'existence de milliers d'autres preuves, nous ne puissions pas, en raison du temps passé, prouver que ce staphylocoque a été inoculé sur ordre de la dictature", s'inquiète Eduardo Contreras. "Moi, je suis convaincu qu'ils l'ont tué, mais je suis aussi convaincu de ne pas être sûr qu'on puisse le prouver", dit-il.

Les proches de Neruda se veulent, eux, confiants sur les résultats des analyses. "Pour ma famille, c'est très important que l'on connaisse la vérité et je crois que nous allons y arriver", assure Rodolfo Reyes, neveu du poète, soulignant que "c'est un cas révolutionnaire du point de vue scientifique".

Le gouvernement chilien a reconnu pour la première fois que Pablo Neruda pourrait avoir été assassiné par le régime de Pinochet. "Il est possible, et même hautement probable, que l'intervention d'un tiers" soit responsable de la mort du Prix Nobel de littérature, indiquait récemment un document du ministère de l'Intérieur cité par le Guardian

vendredi 6 novembre 2015

LE CHILI RECONNAÎT POUR LA PREMIÈRE FOIS QUE NERUDA A PU ÊTRE ASSASSINÉ SOUS PINOCHET

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PABLO NERUDA LORS DE LA RÉCEPTION DU PRIX NOBEL DE LITTÉRATURE EN 1971


Une information révélée dans la nouvelle biographie du poète chilien, écrite par l’historien Mario Amoros Alicante et intitulée Neruda.

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ACTE DE DÉCÈS DE PABLO NERUDA
Prix Nobel de littérature en 1971, Pablo Neruda est mort deux ans plus tard à l’âge de 69 ans, le 23 septembre 1973. Soit douze jours après le coup d’Etat qui a renversé le président socialiste Salvador Allende et installé la dictature d’Augusto Pinochet qui a fait plus de 3 200 morts jusqu’en 1990.


Injection mystérieuse

Selon le certificat de décès rédigé par la junte militaire, le poète est mort d’un cancer de la prostate, mais selon son chauffeur de l’époque, Manuel Araya, il a succombé à une mystérieuse injection faite la veille de son départ pour le Mexique, où il envisageait de s’exiler pour y diriger l’opposition au général Pinochet.

De nouvelles analyses de la dépouille de Pablo Neruda avaient révélé en mai la présence importante de bactéries infectieuses, sans qu’il soit toutefois possible de déterminer s’il avait été empoisonné.