Citation de Pablo Neruda

jeudi 21 août 2014

CANTO A BERNARDO O´HIGGINS

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« CANTO A BERNARDO O´HIGGINS » 
TEXTE PABLO NERUDA, 
MUSIQUE VICENTE BIANCHI.
 DURÉE : 00:03:56 
  
Quien será ese hombre tranquilo
sencillo como un sendero
valiente como ninguno
Bernardo te llamaremos

Solo Bernardo te llamas
hijo del campo y del pueblo
niño triste, roble solo
lámpara de Chillan viejo
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PORTRAIT DE BERNARDO O'HIGGINS RIQUELME
À LONDRES (1798), AUTEUR ANONYME

Estribillo:
Pero la patria te llama y vienes
y se despliega tu nombre
Bernardo O'Higgins Riquelme
como si fuera una bandera
al viento de las batallas
y en primavera
al viento de las batallas
y en primavera

O'Higgins nos enseñaste
y nos sigues enseñando
que patria sin libertad
es pan, pero pan amargo

De ti heredamos la lucha
orgullo de los chilenos
tu corazón encendido
seguirá combatiendo

Estribillo:
Pero la patria te llama y vienes
y se despliega tu nombre
Bernardo O'Higgins Riquelme
como si fuera una bandera
al viento de las batallas
y en primavera
al viento de las batallas
y en primavera.


EN ESPAGNE, LE JUGE GARZON ORDONNE L'OUVERTURE DE LA FOSSE OÙ SE TROUVENT LES RESTES DE GARCIA LORCA

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LAURA GARCÍA LORCA, NIÈCE DU POÈTE.
PHOTO GORKA LEJARCEGI
 
Après s'être déclaré compétent pour enquêter sur les "disparus" du franquisme, le juge espagnol Baltasar Garzon, de l'Audience nationale, la plus haute autorité pénale du pays, a ordonné, jeudi 16 octobre, l'ouverture de plusieurs fosses communes, dont celle où se trouvent les restes du poète Federico Garcia Lorca, entre les bourgs d'Alfacar et de Viznar, près de Grenade (sud de l'Espagne).
Le Monde.fr DU   16.10.2008  avec AFP
la famille de Garcia Lorca s'était toujours opposée à l'ouverture de cette fosse qui contient également les restes de deux toreros anarchistes. Mais elle avait annoncé, en septembre, au quotidien El Pais, qu'elle ne s'opposerait pas finalement à l'ouverture de la fosse commune. "Même si nous aimerions que cela ne se fasse pas, nous respectons le désir des autres parties impliquées", avait déclaré Laura Garcia Lorca, nièce du poète et porte-parole de la famille.

Le juge Garzon a également décidé d'autoriser l'exhumation de la dépouille mortelle du maître d'école Dioscoro Galindo exécuté en 1936, près de Grenade, par des franquistes en même temps que le poète. 

LA FOSSE D’ALFACAR, À GRENADE, NE RENFERME PAS LA DÉPOUILLE DE FEDERICO GARCÍA LORCA…

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Après 51 jours de fouilles, les archéologues espagnols de l’Université de Grenade  viennent d’annoncer leur conclusion : la fosse d'Alfacar où devait se trouver la dépouille du poète assassiné en 1936 Federico García Lorca est vide.
par Michel PORCHERON du 22/12/2009
en rendant publics les résultats des recherches, le directeur des fouilles Francisco Carrion Mendez a affirmé qu'il n'y avait : « pas un seul os, pas un seul fragment d'os aussi petit soit-il, pas un seul débris dentaire(…) La terre a pourtant été passée au peigne fin partout où cela a été possible.». « Aucun reste de vêtement, aucune douille de balle », a précisé Mme Begoña Alvarez,  responsable de la justice pour l'autorité régionale d'Andalousie, chargée de ces recherches, lors de la présentation du "Rapport préliminaire nº2 sur les excavations" présenté à la presse le 18 décembre à Grenade.

Le célèbre poète espagnol n'est donc pas enterré là où l'affirmaient les historiens, tout particulièrement Ian Gibson. Ni García Lorca, ni personne d'autre, n'a été inhumé sur le site. Une page de la légende est tournée. S’ouvre celle d’un mystère. 

Fusillé à Alfacar         

Depuis des décennies, la fosse d'Alfacar en effet fut désignée par plusieurs témoignages et nombreux historiens, le lieu où ont été fusillés par des franquistes puis enterrés, Federico García Lorca (1898-1936), deux anarchistes Francisco Galadi et Joaquin Arcollas et un maître d’école, Dioscoro Galindo, en août 1936, un mois après le début de la guerre civile (1936-1939). Cette zone est devenue lieu de pèlerinage, où aujourd'hui un parc portant le nom de Federico García Lorca et un monolithe rappellent la tragédie.

Pour autant, il n'est pas remis en doute que le poète aurait été fusillé dans ce lieu. Selon le quotidien espagnol El País,  le fait que le poète ait été assassiné en cet endroit précis, « n'admet aucune discussion ».

Les recherches devraient se poursuivre, les familles des autres hommes inhumés avec F. García Lorca ne désespérant pas par ailleurs de trouver les dépouilles de leurs aïeux.

Deux hypothèses peuvent être désormais émises: García Lorca a bien été enterré là mais ses restes ont été ensuite transférés ailleurs ou bien le poète n'a jamais été inhumé à Alfacar, selon le quotidien El Pais.

Les fouilles ont eu lieu à l'endroit où Manuel Castilla, qui a affirmé  avoir participé à l'inhumation du Républicain, avait conduit en 1966 l'écrivain irlandais, naturalisé espagnol, Ian Gibson, considéré comme le biographe « officiel » du poète espagnol. D'après un livre récent de l'écrivain espagnol Gabriel Pozo, Lorca, el ultimo paseo, fondé sur des conversations avec la fille de l'homme qui avait arrêté García Lorca, Castilla a peut-être tout simplement induit Gibson en erreur, rapporte une dépêche de Reuters.   

Les fouilles ont porté  sur une superficie de 276,75 m² et il a été extrait au total 75,76 mètres cubes de sédiments. Les archéologues ont conclu dans leur rapport qu'il n'y avait jamais eu ici de fosse commune ni aucun reste humain.

Reprendre tout à zéro

De plus,  Begoña  Álvarez, a expliqué que les fouilles ont mis en évidence que sur cette la zone « il n'y a jamais eu d'inhumation ». Elle a expliqué que la distance entre la surface et la roche était de seulement 40 centimètres. Or, selon elle il faudrait au moins un mètre et demi pour faire une fosse. Ainsi cette conclusion exclurait la première hypothèse émise par El País.

L'ARMH (association pour la récupération de la mémoire historique) ne compte pas en rester là non plus, même si elle se trouve devant « un défi : reprendre les investigations à zéro ».

Les travaux menés par  l’équipe de Francisco Carrion du département de Préhistoire et d'Archéologie de l'Université de Grenade avaient commencé le jeudi 29 octobre. Depuis la veille, on pouvait voir des clôtures et des bâches ainsi que des gardes présents la nuit présents pour empêcher  l'accès à la fosse.  Des mesures qui avaient été prises essentiellement pour rassurer la famille du poète. En effet, celle-ci s'était opposée jusqu'aux derniers instants à l'ouverture de la fosse et à l'identification du corps. Elle avait finalement dû s'y résoudre « pour respecter le désir des autres parties impliquées ». Les descendants de García Lorca avaient également accepté de donner leur ADN pour identifier les restes de leur aïeul.

Il était alors précisé  que le rapport final des recherches devrait être établi dans les trois à six mois.

L'extrême réticence de la famille Lorca à accepter les recherches, a rapporté l’AFP, avait relancé les théories de certains historiens selon lesquelles le père du poète aurait transporté secrètement ses restes vers la résidence d'été de la famille, la Huerta de San Vicente, à Grenade (mp, 19/12/2009).

FEDERICO GARCÍA LORCA, LA LOI DE L’OUBLI

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DIÓSCORO GALINDO, ENSEIGNANT RÉPUBLICAIN. PHOTO EFEMERIDESTENERIFE
il en a fallu du temps et des efforts pour arriver là. Secouer la loi de l’oubli, septante ans après les faits, se défendre de vouloir rouvrir les plaies, vaincre les réticences des familles. Celle de Lorca précisément, à travers les neveux qui gèrent l’héritage, s’est toujours opposée à ces fouilles. Pas parce qu’ils ne veulent rien savoir, ont-ils plaidé, mais par refus d’une exhumation-exhibition médiatique.


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Les descendants de l’instituteur Dioscoro Galindo et du banderillero Francisco Galadi, fusillés en même temps que le poète, n’avaient pas cette crainte. A force d’insister, ils ont eu gain de cause. Ils sont allés voir le juge Baltasar Garzon, qui mène son combat contre l’amnistie des crimes franquistes. Ils ont l’appui d’Ian Gibson, le célèbre hispaniste et spécialiste de Lorca, scandalisé que l’on ait abandonné le corps de l’écrivain, «jeté dans un fossé comme un chien».

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DIÓSCORO GALINDO
Au début de l’été 1936, Federico García Lorca est un artiste heureux. Il vit ce qui apparaîtra avec le recul comme sa décennie prodigieuse. Il a publié en 1928 le Romancero gitan et en 1931 Le Poème du Cante Jondo. Entre les deux, il y a eu le voyage en Amérique, dont il ramènera Poète à New York et l’Ode à Walt Whitman. On traduit ses pièces en français, Bodas de sangre devient Noces de sang.

En 1931, il a salué l’avènement de la République, grâce à laquelle il tourne dans toute l’Espagne avec La Barraca. Il a été nommé directeur artistique de cette troupe de théâtre itinérante, qui joue les classiques du Siècle d’Or dans une approche populaire. En phase avec sa culture et avec son temps.

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JOAQUÍN ARCOLLAS CABEZAS
A Madrid, alors que les événements se précipitent, on s’inquiète pour lui. Il écarte des offres d’exil en Colombie et au Mexique. «Je suis un poète, on ne tue pas les poètes», répond-il à son ami Angel del Rio, qui le presse de le suivre en Amérique. Le 14 juillet, jour même de l’assassinat de Calvo Sotelo – le meurtre de ce champion de la droite servira de prétexte à un coup d’Etat préparé depuis longtemps –, il prend le train à la gare d’Atocha pour Grenade. Il rentre chez ses parents.


On s’est beaucoup interrogé sur ce retour, par lequel il se précipite dans le piège. Mais que pouvait-il lui arriver à la Huerta de San Vicente, la propriété de famille, où poussent le blé, le maïs, le tabac, les fèves, les fruits et les légumes? N’y passait-il pas volontiers ses étés?
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FRANCISCO GALADÍ MELGAR 
Lorca est né en 1898. C’est «l’année du désastre», qui voit l’Espagne perdre les derniers restes de son empire, les Philippines, Porto Rico et Cuba. Il faut remplacer le sucre de canne. Federico García père fera fortune dans la betterave. Il a hérité de sa première femme, dont il n’a pas eu d’enfants, de bonnes terres dans la vega, la fertile vallée de Grenade.

Oui, que pouvait-il lui arriver vu son entourage? A gauche, son beau-frère Manuel Fernandez Montesinos, un médecin socialiste qui vient d’être désigné alcalde, maire de la ville. À droite, la famille Rosales, des amis qui sont tous dans la Phalange espagnole, l’organisation fascisante créée par José Antonio Primo de Rivera.

Si l’artiste est comblé, l’homme, à 38 ans, est tourmenté. On le sait aujourd’hui, il a tout de même envisagé de gagner le Mexique, où se trouve l’actrice Margarita Xirgu, sa complice au théâtre. Mais il veut partir avec Juan Ramirez de Lucas, un étudiant qui rêve d’être acteur et dont il est tombé amoureux. Le jeune homme, qui est encore mineur – il a 19 ans –, s’est rendu à Albacete pour tenter d’obtenir l’autorisation de ses parents. De la Huerta de San Vicente, Federico téléphone, écrit une dernière lettre: «Je pense beaucoup à toi, entre les lignes tu dois lire toute l’affection que j’ai pour toi et toute la tendresse que mon cœur emmagasine.»

Il a fallu attendre la mort de Juan Ramirez de Lucas, en 2010 à 93 ans, pour que cette dernière histoire d’amour soit révélée, après septante ans de silence. Certains du coup en ont tiré la conclusion que «le blond d’Albacete» devait être le destinataire des onze poèmes fébriles et inédits publiés dans les années 80 seulement sous le titre Sonnets de l’amour obscur. L’intéressé, qui a fait par la suite une belle carrière de critique culturel, n’en croyait rien, assurant avoir partagé avec Lorca une relation paisible, joyeuse. Selon lui, c’était bien «RRR» qui avait inspiré ces sonnets, autrement dit Rafael Rodriguez Rapun, le secrétaire de La Barraca, auquel Lorca vouait durant les dernières années une passion orageuse et jalouse.

Lors du soulèvement militaire du 18 juillet, Grenade bascule d’emblée dans le camp nationaliste. Le maire et beau-frère Montesinos est arrêté. Les escuadras negras sèment la terreur en ville. Début août, à trois reprises, des visites d’intimidation ont lieu à la Huerta de San Vicente. Le poète et les siens sont bousculés, insultés. La famille aide un architecte socialiste caché dans la maison à rejoindre la zone républicaine. Federico, lui, ne veut pas partir. Il cherche refuge chez Luis Rosales, l’ami écrivain bien placé dans la Phalange, s’installe dans la maison de celui-ci, au 3e étage où l’on fait même monter un piano. En vain. Le 16 août, le jour même où Montesinos est assassiné, Lorca est arrêté, emmené au Gouvernement civil. Les interventions de Luis Rosales et de Manuel de Falla, compositeur à la gloire internationale et voisin également, n’éviteront pas au poète d’être conduit dans les environs de la ville pour y être fusillé.

Ce 19 août avant l’aube, dans les oliviers de Viznar, un garde civil accompagnant le commando racontera qu’il a dû aider le condamné paniqué à retrouver les mots pour sa dernière prière. Le thème de la mort est très présent dans l’œuvre de Lorca. Peut-être se souvient-il alors de l’un de ses premiers poèmes, intitulé «Adieux»:

«Si je meurs, laissez le balcon ouvert

L’enfant mange des oranges (de mon balcon je le vois)

Le faucheur fauche son blé (de mon balcon je l’entends)

Si je meurs, laissez le balcon ouvert!»

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 DALI ET LORCA
Pourquoi a-t-on tué García Lorca? De toute évidence, même s’il n’a jamais été militant ou membre d’un parti, il était un étendard de la République et des libertés. A son corps défendant? Ses meilleurs amis, Dali et Buñuel, minimiseront par la suite son engagement politique, mais ses assassins ont prétendu qu’il faisait «plus de mal avec sa plume que d’autres avec un revolver». «Je chante l’Espagne et je la ressens jusqu’à la moelle, expliquait-il en juin 1936 au journal El Sol dans ce qui sera sa dernière interview. Mais je suis du monde entier et frère de tous. Je déteste l’homme qui se sacrifie pour une idée nationaliste les yeux bandés. Bien sûr, je ne crois pas aux frontières politiques.»

On le tue comme «communiste» mais aussi comme homosexuel. Un complice des bourreaux se félicitera qu’on ait «tiré deux balles dans le cul à ce pédé». Les circonstances de son assassinat, telles quelles ont été démêlées depuis par les historiens, laissent envisager d’autres motifs. Le rapport de force entre factions insurrectionnelles peut avoir joué son rôle: l’homme venu l’arrêter est en froid avec la Phalange, à laquelle il veut peut-être montrer qui commande. Tout comme les rivalités de clans parmi les possédants et seigneurs du sucre: il y aura dans le peloton d’exécution un parent de la première femme de son père.
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 FEDERICO GARCÍA LORCA, ET LUIS BUÑUEL  
«À Grenade s’agite la pire bourgeoisie d’Espagne», avait un jour déclaré Lorca. A peine revenu dans cette ville provinciale et conservatrice, il y donne une lecture de sa dernière pièce, La Maison de Bernarda Alba. C’est l’histoire d’une famille étouffée par la religion, les conventions, l’argent, l’autorité. Certains s’y seraient reconnus, qui chercheraient vengeance. L’hypothèse rejoint la version donnée par Dali dans son Journal d’un génie (1964): «C’était un poète cent pour cent pur, l’être le plus apolitique que j’aie connu. Il a été la victime propitiatoire de questions personnelles, ultra-personnelles, locales.» Toutes les morts de Federico García Lorca.

Les fouilles entreprises en octobre 2009 sur les lieux indiqués trente ans plus tôt par un témoin du crime seront interrompues trois mois plus tard. 277 m2 ont été excavés. Rien. Pas le moindre os, pas la moindre dent, ni du poète génial ni de quiconque, explique l’archéologue responsable des fouilles. «Nous n’allons pas faire des trous tout autour de Grenade», assure alors la Junte d’Andalousie, c’est-à-dire le gouvernement régional qui finance les travaux.

Pourtant, en 2012, l’historien andalou Miguel Caballero Pèrez et l’archéologue aragonais Javier Navarro ont obtenu une autorisation de reprendre les recherches. Le premier a restitué dans un ouvrage paru l’année d’avant «les treize dernières heures de la vie de García Lorca». Le second a déjà mis au jour trente charniers de la guerre civile. Les chercheurs se sont déplacés à 800 m du premier endroit, à proximité d’un ancien camp d’instruction de la Phalange. Selon les estimations, plus de 3000 victimes auraient pu être enterrées dans le ravin de Viznar. Aux dernières nouvelles, qui datent de décembre dernier, des sondages ont permis de localiser des puits. L’Espagne n’a pas terminé de remuer son passé. En avril 1940, le Tribunal de Grenade avait établi un certificat de décès du poète, «mort des suites de blessures produites par faits de guerre».

vendredi 1 août 2014

EN SAVOIR PLUS...GRETA KNUTSON-TZARA

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Greta Knutson née en 1899 à Stockholm, fut une peintre, poétesse, critique d'art et traductrice suédoise, qui a fait partie à la fois du mouvement Dada et plus tard du surréalisme.  

Greta Knutson a grandi dans une famille d'intellectuels aisés, bercée dans les langues étrangères.  Après avoir terminé ses études secondaires, elle assiste aux cours de Carl Wilhelmson à l'Académie des Beaux-Arts pendant un an, puis une autre année à la Royal Institution of Art. Peu satisfaite de l'enseignement reçu dans ces deux institutions,  elle choisit d'étudier à Paris avec le peintre cubiste André Lhote. 

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GRETA KNUTSON. PHOTO
EMMANUEL RADNITZKY, DIT MAN RAY 1935
Le 8 août 1925, elle épouse le surréaliste Tristan Tzara avec qui elle aura un enfant, avant de divorcer en 1942. Après avoir tenu sa première exposition indépendante à Paris en 1929 puis à Stockholm en 1932, elle écrit des critiques et des articles dans des revues culturelles suédoises et françaises, ainsi que de la prose et de la poésie. Sa propre traduction d'un volume contenant une collection de textes datant de 1927 et intitulé Bestien fut publiée à Berlin en 1980.  En 1985, l'édition française de Lunaires  (Collection « L'Age d'or ») fut éditée par Flammarion  à titre posthume. 

Durant la deuxième guerre mondiale, elle eu une histoire d'amour avec le poète français et leader de la résistance René Char. 

Greta Knutson est décédée à Paris en 1983.

EL SUR DEL OCÉANO



De consumida sal y garganta en peligro
están hechas las rosas del océano solo,
el agua rota sin embargo,
y pájaros temibles,
y no hay sino la noche acompañada
del día, y el día acompañado
de un refugio, de una
pezuña, del silencio.

En el silencio crece el viento
con su hoja única y su flor golpeada,
y la arena que tiene sólo tacto y silencio,
no es nada, es una sombra,
una pisada de caballo vago,
no es nada sino una ola que el tiempo ha recibido,
porque todas las aguas van a los ojos fríos
del tiempo que debajo del océano mira.

Ya sus ojos han muerto de agua muerta y palomas,
y son dos agujeros de latitud amarga
por donde entran los peces de ensangrentados dientes
y las ballenas buscando esmeraldas,
y esqueletos de pálidos caballeros deshechos
por las lentas medusas, y además
varias asociaciones de arrayán venenoso,
manos aisladas, flechas,
revólveres de escama,
interminablemente corren por sus mejillas
y devoran sus ojos de sal destituida.

Cuando la luna entrega sus naufragios,
sus cajones, sus muertos
cubiertos de amapolas masculinas,
cuando en el saco de la luna caen
los trajes sepultados en el mar,
con sus largos tormentos, sus barbas derribadas,
sus cabezas que el agua y el orgullo pidieron para siempre,
en la extensión se oyen caer rodillas
hacia el fondo del mar traídas por la luna
en su saco de piedra gastado por las lágrimas
y por las mordeduras de pescados siniestros.

Es verdad, es la luna descendiendo
con crueles sacudidas de esponja, es, sin embargo,
la luna tambaleando entre las madrigueras,
la luna carcomida por los gritos, del agua,
los vientres de la luna, sus escamas
de acero despedido: y desde entonces
al final del Océano desciende,
azul y azul, atravesada por azules,
ciegos azules de materia ciega,
arrastrando su cargamento corrompido,
buzos, maderas, dedos,
pescadora de la sangre que en las cimas del mar
ha sido derramada por grandes desventuras.

Pero hablo de una orilla, es allí donde azota
el mar con furia y las olas golpean
los muros de ceniza. Qué es esto? Es una sombra?
No es la sombra, es la arena de la triste república,
es un sistema de algas, hay alas, hay
un picotazo en el pecho del cielo:
oh superficie herida por las olas,
oh manantial del mar,
si la lluvia asegura tus secretos, sí el viento interminable
mata los pájaros, si solamente el cielo,
sólo quiero morder tus costas y morirme,
sólo quiero mirar la boca de las piedras
por donde los secretos salen llenos de espuma.

Es una región sola, ya he hablado
de esta región tan sola,
donde la tierra está llena de océano,
y no hay nadie sino unas huellas de caballo,
no hay nadie sino el viento, no hay nadie
sino la lluvia que cae sobre las aguas del mar,
nadie sino la lluvia que crece sobre el mar.





Pablo Neruda
Residencia en la tierra 2,  1933-1935